Conservé au musée du Louvre, le Sacre de Napoléon est un tableau emblématique qui suscite la curiosité des amateurs de l’art et de l’histoire. Cette œuvre imposante de près de dix mètres sur six, est réalisée au XIXe siècle et illustre les moments forts du règne de l’empereur Napoléon Premier. Le tableau relate notamment la cérémonie de sacre de Napoléon. Sur ce tableau figurent quelques personnages qui remettent en cause la représentation exacte de l’événement. Le sacre de Napoléon est empreint de sens et certains le considèrent comme étant un véritable outil de propagande commandé par l’empereur. Focus sur cette fresque du musée du Louvre.
Sommaire
Petite histoire du tableau de sacre de Napoléon
Le sacre de Napoléon est une œuvre réalisée par le peintre Jacques-Louis David, assisté par son élève Georges Rouget. La réalisation de ce fameux tableau commence en décembre 1 805 et prend fin en novembre 1 807. La finalisation de l’œuvre a toutefois été annoncée en 1 808. Entre février et mars 1808, le tableau est exposé au salon de peinture annuel et présenté à la compétition des prix décennaux en 1 810. Jacques-Louis David reste propriétaire du sacre de Napoléon jusqu’à sa cession aux musées royaux en 1 819.
Le tableau est ensuite entreposé dans les réserves avant d’être installé dans les locaux du musée de l’histoire à Versailles. C’est en 1 827 que le roi Louis Philippe ordonne cette installation. En 1890, le musée du Louvre reçoit le tableau. À Versailles, une réplique de la main de Jacques-Louis David remplace le tableau expédié.
Dans quel contexte ce tableau a-t-il été réalisé ?
Après la création du premier empire au conseil d’État en 1804, une nouvelle constitution est adoptée désignant Napoléon comme gouverneur de la république. C’est sous ce nouveau gouverneur que Jacques Louis David est nommé comme peintre, avec à sa charge la réalisation des tableaux de l’empereur. Il a donc pour mission de réaliser 4 tableaux retraçant le déroulement du sacre de Napoléon Premier.
Les tableaux devaient relater la cérémonie d’intronisation, les moments du Sacre, la cérémonie de distribution des aigles et les moments de l’arrivée à l’hôtel de la ville. Pour chaque tableau, Napoléon donne son accord et propose un grand montant de 100 mille francs au réalisateur. Finalement, celui-ci ne reçoit que 65 mille francs pour la peinture du Sacre et 52 mille francs pour le tableau de la distribution d’aigles.
Les caractéristiques du Sacre de Napoléon
Le Sacre de Napoléon est une peinture à huile sur toile conservée à Paris en France. C’est le département des peintures du musée de Louvre qui abrite ce tableau. Cette fresque a une dimension de 6,21 m × 9,79 m avec un format paysage. Jacques-Louis David a réalisé cette œuvre à partir du style néoclassicisme. Cela est d’ailleurs remarquable à travers la finesse avec laquelle la peinture est appliquée et dépourvue de toute fantaisie.
Sur le tableau, on distingue au-delà de 150 personnages dont voici quelques-uns :
- Napoléon 1er
- Joséphine de Beauharnais (épouse de l’empereur)
- Maria-Letizia Ramolino ou Madame Mère (la mère de l’empereur)
- Louis Bonaparte
- Le pape Pie VII
- Jacques-Louis David (le peintre du tableau)
- Etc.
C’est une véritable galerie de portraits. Sur la fresque figurent certains personnages qui en réalité étaient absents lors de la cérémonie. C’est le cas notamment de Madame Mère qui avait refusé d’assister à la cérémonie suite à une zizanie familiale. Il en est de même pour l’ambassadeur d’Istanbul représenté comme personnage qui, réellement, n’avait pas eu droit d’entrer dans la cathédrale, parce qu’il était un musulman. La présence du sultan sur le tableau témoigne de l’attachement que Napoléon avait pour la communauté musulmane.
Le sacre est présenté comme la réunion entre deux mondes, l’un laïc à gauche et l’autre sacré à droite. C’est l’établissement du lien à travers Napoléon entre l’univers républicain duquel il est issu et la divinité représentée par le pape Pie VII. Au centre du tableau figure le cardinal Caselli qui tient une haute croix, symbole du point de contact des deux mondes.
Interprétation de l’œuvre du Sacre de Napoléon
La peinture immortalise les temps forts du sacre de Napoléon Premier et permet de comprendre la vie de ce dernier. Parti de rien, il a pu atteindre le sommet et imposer son caractère dominateur et novateur.
L’indépendance de Napoléon vis-à-vis du pouvoir religieux
Le rôle du pape présenté sur cette fresque démontre que l’empereur avait une certaine liberté face à l’église. En effet, le couronnement d’un empereur était une tâche réservée au clergé. Or pendant son sacre, Napoléon s’est mis lui-même la couronne et l’a fait ensuite à Joséphine. À travers cet acte, l’empereur laisse le pape dans un rôle de simple témoin, ce qui symbolise son indépendance face au clergé.
La fresque du Sacre de Napoléon, une véritable propagande
Le nom complet de cette œuvre historique est « Le Sacre de l’Empereur Napoléon 1er et le couronnement de l’Impératrice Joséphine ». C’est pour faire asseoir son pouvoir et sa suprématie que Napoléon commande cette œuvre à David. Ce tableau devient ainsi un véritable instrument de propagande. Le couronnement s’est tenu en décembre 1 804 et ce n’est qu’entre 1806 et 1808 que David réalise le tableau. Il a pu ainsi assister à la cérémonie, afin de nourrir ses idées créatrices. Dans la première esquisse du tableau, David représente l’empereur qui place lui-même sa couronne, faisant dos au pape. Pour éviter d’être considéré comme détenteur d’un pouvoir absolu, Napoléon demande que le tableau soit modifié.
Le tableau présente le pape Pie VII qui bénit la scène alors qu’en réalité, il n’a pas eu ce privilège. Cela sous-entend que Napoléon jouit du soutien du clergé alors lorsqu’il n’avait vraiment pas donné le choix à l’église durant son sacre. Les dommages occasionnés par la révolution française sur la cathédrale Notre-Dame de Paris ne sont pas illustrés sur le tableau. Ce qui permet à Napoléon de faire asseoir dans l’esprit de tous que la révolution a bel et bien pris fin.
L’autre facette de cette œuvre de propagande est relative à l’impératrice Joséphine. L’impératrice avait 6 ans de plus que Napoléon, mais elle figure sur le tableau beaucoup plus jeune, bien coiffée et maquillée. C’est une façon de faire oublier au reste du monde la différence d’âge entre l’empereur et l’impératrice. La toile du sacre est considérée par certains comme étant une véritable mise en scène. Elle n’est qu’une conception de la société idéale que Napoléon souhaitait.
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